ÉDITO
Voilà déjà cinq années que l’initiative de cet événement entre création contemporaine et valorisation du patrimoine culturel a été portée pour la première fois à Toulouse. 2014 sera pour le festival Jardins Synthétiques « À la croisée des temps, les Arts » une année particulière. Celle où comme chaque année nous avons l’absolue volonté de nous renouveler dans le meilleur qu’il soit possible, être par-là critique de notre programmation et de nos actions, mais aussi celle où l’envie de se pencher sur le chemin parcouru se fait sentir.
L’envie également de remercier les personnes qui nous ont fait confiance dès le début, la Ville de Toulouse, l’équipe du Musée Saint-Raymond, nos partenaires et vous, public toujours aussi curieux et volontaire à découvrir de nouveaux champs créatifs.
L’envie de dire que certains de nos objectifs ont été atteints ; ouverture de lieux du patrimoine, rassemblement de structures artistiques et culturelles, développement d’une ingénierie du rapport entre création et patrimoine…
Néanmoins la fragilité des propositions de ce type est cruellement rappelée encore en ces jours. Le durcissement des conditions de rétribution des salariés intermittents du spectacle, artistes comme techniciens et les baisses de dotations du gouvernement qui entament les possibilités des collectivités territoriales, rendent de plus en plus difficile l’initiative citoyenne pour donner d’autres sens possibles au quotidien, créer des espaces préservés et rapprocher les personnes par-delà leur statut social. Impossible de se résigner pour autant, lors de cette édition nous jetterons un regard étonnant sur « La représentation animale, sa symbolique et ses croyances ou mythes associés ». Source de représentations liées à un imaginaire foisonnant depuis des temps anciens jusqu’à nos jours, l’animal joue un rôle prépondérant dans la structuration de la société. Encore un temps fort utopique diront certains, indispensable diront d’autres, pour préparer et se donner un élan de confiance, préface d’une émancipation choisie qu’elle soit personnelle ou collective.
L’acte créatif doit rester encore aujourd’hui un moment de face à face avec soi-même, mais aussi une mise à distance indispensable pour analyser et exposer nos modes de fonctionnement en société.
Pierric BLUM
Porteur du projet
& Co-programmateur artistique
LES ARTISTES
Arts plastiques
Nathalie CHARRIE / Claire FELICIAN / Marie SIRGUE / Matthieu TRIOLET / Emilie SCHALCK / Doriane GENESTE / Soranne ROTELLINI / Collectif INDELEBILE / PATCH WORK / Emilie FAÏF / Thomas GRÜNFELD (FRAC Midi-Pyrénées) / Rina BANERJEE (FRAC Midi-Pyrénées)
Musique
SOUND SWEET SOUND / POBORSK / VATICAN SHADOW / EOMAC / SUN GLITTERS / MONOLITHE NOIR Feat TOM TERRIEN / PETER BRODERICK / Collectif VELOUR – KENKROFT / MONSIEUR CROQUE / ORME
Danse
CIE SHONEN (Minotauromachism)
FOCUS SUR...
Emilie FAÏF
Arts plastiques / Chapelle des Carmélites
NUAGE
Emilie Faïf a réalisé une création in situ à la chapelle des Carmélites sur invitation du festival Jardins Synthétiques. Cette œuvre monumentale est visible du 2 au 18 octobre. La Fondation espace écureuil et les Jardins Synthétiques sont partenaires pour cette exposition. En parallèle et pour permettre autant que possible la découverte de cette artiste, la Fondation espace écureuil propose une exposition monographique en ses murs jusqu’au 29 novembre.
L’installation d’Emilie Faïf, créée spécialement pour la chapelle des Carmélites, fait écho à son somptueux plafond de bois peint. Au ciel d’en haut, peint entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, répond ainsi, le temps d’une exposition, un grand pan de polyane cousu, ondoyant au grès de dizaine de ventilateurs. Tendu sur l’étendue de la nef, ce ciel d’en bas se veut aussi réel que peuvent l’être les nuages, ces êtres étranges à mi-chemin entre ciel et terre, entre physique et métaphysique.
Un énorme cœur, des paysages secrets, quelques prairies flottantes…
L’univers d’Emilie Faïf a quelque chose de naturel et d’incongru. Car l’évidence, ici, est celle des rêves et les rêves épousent les couleurs et les contours de la réalité. Ils en dessinent une sorte de double où la lumière ne fait pas d’ombres, où le lourd devient léger, où les vœux ne retombent jamais. Et puis il y a le corps, ce continent dont on aimerait être familier et qui n’est peut-être qu’un souffle, tendre et un peu monstrueux.
Corps, Rêve, tout est là: le corps dans les rêves, les rêves dans la peau, le tissu entre les deux. Emilie Faïf sculpte le tissu mais à l’envers: car c’est dessous, derrière, au verso, quelque part à l’intérieur, que ça se joue.
MARIE SIRGUE
Arts plastiques / Musée Saint-Raymond
Si elle s’interroge sur la « connivence » qui s’établit, au jour le jour, entre les êtres humains et leurs environnements, Marie Sirgue (vit et travaille à Toulouse) donne à voir des objets hybrides conçus comme bâtards d’un univers quotidien et d’un regard singulier. Invention, renouvellement, recyclage et bricolage, composent la grammaire d’une artiste qui, du volume à l’affiche, en passant par l’installation, multiplie les pratiques comme les vocabulaires formels.
http://mariesirgue.com
NATHALIE CHARRIÉ
Arts plastiques / Musée Saint-Raymond
Après l’obtention d’un DNSEP Communication à l’Ecole Supérieure des Beaux-arts de Toulouse, Nathalie Charrié (vit et travaille à Toulouse) s’installe comme graphiste indépendante. Son imaginaire peuplé d’étranges créatures la mène rapidement vers la sculpture, choisissant de marier des matériaux tels que la céramique, le bois ou le fer, et donnant à voir armées de culbutos, gouttes de poissons et autres oiseaux-végétaux, nés des croisements hypothétiques de la nature avec nos comportement humains.
http://nathalie-charrie.fr
CIE SHONEN
Danse / Musée Saint-Raymond
Minotauromachism
Première en France avant la réouverture du Musée Pablo Picasso à Paris, fin Octobre 2014
Dans un dispositif numérique de réalité augmentée, la danse polymorphe d’un body builder interroge la figure cruelle et transgenre du Minotaure.
Corps polymorphe et surdimensionné, un bodybuilder exécute des poses invoquant les colosses des mythologies grecques, puis ondule de manière souple telle une plante qui se tordrait pour chercher la lumière. Alors, le corps stéréotypé sort de sa propre norme, celle d’une figure figée, masculine et dominatrice, pour se fondre dans une danse magma, à la fois, abstraite et sexué, macabre et charnelle.
Projetés par un dispositif vidéo, des dessins se superposent au corps réel, épousant ses mouvements. A travers ces superpositions de représentations du Minotaure, dansées, dessinées et amplifiées par le mapping vidéo, l’immersion sensorielle du spectateur fera résonner cette troublante déclaration de Picasso : « Seul l’œil du taureau qui meurt dans l’arène voit ».
Chorégraphe -Dessinateur : Eric Minh, Cuong Castaing
Bodybuilder : Denis Tchoumatchenko
Artiste multimédia & sonore : Alexandre Bouvier
Dramaturge : Celeste Germe
Assistant chorégraphe : Gaétan Brun Picard
Production : Compagnie SHONEN
Partenariats : Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse / Midi-Pyrénées, le Musée Saint- Raymond et le festival Jardins Synthétiques
VATICAN SHADOW
Musique / Musée Saint-Raymond
(Hospital Production – France)
2nd concert en France
Sous son pseudo Prurient, et par la force d’un micro et d’un ampli, Dominick Fernow s’est taillé une réputation mondiale auprès d’aficionados du siphonage de tympans et toute la presse en a fait un mythe intouchable. Un demi-Dieu. Nous, il nous intéresse sous son projet Vatican Shadow (tiens le rapport christique !) parce que sa Techno est tout simplement obsédante et bienfaisante, et qu’il synthétise dans son projet d’art total, toute l’absurdité des relations géopolitiques actuelles. Sur scène, c’est un véritable carnage de Techno bruitiste et industrielle, Dominick n’hésitant pas à monter sur scène en habit militaire et haranguer la foule à danser frénétiquement. On le croit possédé. Il est rare sur scène, la seule date connue en France était à Villette Sonique en 2013 et les gens présents en sont encore très marqués.
Le mythe continue.
Vatican Shadow website
PETER BRODERICK
Musique / Musée Saint-Raymond
Bella Union
Peter Broderick (né en 1987) est un multi-instrumentiste et chanteur américain À la fin de son adolescence il intègre la fameuse scène indie-folk de Portland (Oregon) avant de partir en 2007 pour le Danemark, où il a commencé une longue collaboration avec le fameux groupe EFTERKLANG. Ensemble, ils ont parcouru le monde durant cinq années avec un succès considérable. Parallèlement, il a enregistré plusieurs albums solo, allant de compositions classiques rares (Float) à la musique folk (Home), et se permet depuis le luxe d’expérimenter constamment avec différents genres musicaux. Il a également été chargé d’écrire la musique de plusieurs films et œuvres de danse contemporaine. Il a ensuite vécu à Berlin pendant plusieurs années où il a rencontré et collaboré avec NILS FRAHM, Greg Haines, Dustin O’Halloran, et fais partie du fameux label ERASED TAPES. Son tout nouveau disque sort à la rentrée 2014 sur BELLA UNION et promet une tournée de concerts exceptionnelle, passant par l’Espace B à Paris ou encore au Bush Hall de Londres, patrimoine exceptionnel de type Victorien.